La Tranpantaneira
 
C'est une piste incroyable qui part de Poconé jusqu'à Porto Jofre, en s'enfonçant sur 150 km dans la grande zone marécageuse du fabuleux parc naturel du Pantanal.
 
Le long de cette piste qui franchit plus de 143 petits ponts de bois, les fazendas accueillent les voyageurs et leur font découvrir, à pied, à cheval ou en bateau, la faune et la flore de ce véritable sanctuaire écologique.
 
Nous l'empruntons en sens inverse et passons la première journée 100 ponts dont 3 très abimés.
 
Jean Pierre part en éclaireur et guide le pauvre Christophe sur ces planches de bois où de nombreux clous apparaissent. Sur un des ponts il remet en place des planches pour permettre au camping-car de passer !!!
 
C'est une piste, donc très poussiéreuse ... A l'étape du jour, nous mettons 4 h pour nettoyer le camping-car de fond en comble .... Une épaisse couche de sable remplie l'habitacle jusqu'à l'intérieur des placards et des soutes.
 
Le soir nous profitons de la fraicheur et du vol des aras bleu
 
Nous repartons le lendemain pour parcourir 43 km sur une piste en ripio ... Encore une horreur, le camping-car souffre beaucoup et se rempli encore une fois de sable !!!
 
Notre vitesse de croisière est en moyenne de 20 km/h et le trajet nous paraît interminable. Nous sommes entourés par plusieurs centaines de caïmans ....
 
Arrivés à Cuiaba, nous nous rendons chez un garage spécialisé en électricité pour réparer les feux de positions à l'arrière.
 
Puis nous faisons le plein de victuailles avant de rejoindre le camping
Porto Jofre
 
Hier nous n'étions pas sûr d'avoir un bateau pour notre excursion, mais finalement Victoria nous a trouvé guide que nous devons partager avec un couple de hollandais/colombienne.
 
Rendez-vous à 7 h. Nous partirons pour 10 h d’excursion en petit bateau à moteur, loin dans le Cerrado (savane brésilienne)
 
C'est une immersion dans une nature intouchée, dans les divers rios aux alentours
 
Ici c’est la « maison du jaguar », mais aussi celle de la faune la plus riche de la planète avec ses 670 espèces d’oiseaux (aras, perroquets, toucans, martins-pêcheurs), ces 240 de poissons (dont le piranha), 130 espèces de mammifères et reptiles (cerfs, fourmiliers, capybaras, tapirs, caïmans, anacondas).
 
Nous sommes en saison sèche ce qui nous permet d’observer des centaines de caïmans, juste à quelques mètres du bateau.
 
Nous assistons toute la journée à un défilé d'oiseaux, une telle concentration est unique au monde.
 
Mais le but est de débusquer le jaguar. En fin de matinée nous en apercevons un de loin qui s'enfonce dans les marécages. Après le déjeuner nous espérons toujours ... Puis enfin la peluche apparaît au bord de l'eau ... Le graal ... Il est énorme et n'a qu'un an et demi .. Son regard nous hypnose ... Nous sommes sous son charme.
 
Nous retournons au camping avec des images plein la tête .... Bonne nuit !!!
Porto Jofre
 
Après une nuit assez courte, nous rejoignons un hôtel camping situé à 500 m. Les commentaires sur notre site favori sont très mitigés ... Il y a du pour et du contre.
 
En effet, les sanitaires et les salles d'eau sont dégueulasses ... C'est du jamais vu, heureusement pour nous le camping-car est bien équipé ... Et propre !!!
 
Nous nous installons auprès du rio et préparons les jours à venir, organisation d'une excursion en bateau et les repas car il n'y a pas de magasins aux alentours et nous avons épuisé nos stocks sur le bateau.
 
Moins connus que l’Amazonie, les vastes marécages autour de Porto Jofre se prêtent mieux à l’observation de la vie sauvage.
 
Ils abritent la plus forte concentration d’animaux du Nouveau Monde, la plupart facilement repérables dans ces grands espaces. Le Pantanal, région peu peuplée et dépourvue de ville, couvre en effet plus de la moitié de la superficie de la France.
 
Les distances sont si grandes et les transports terrestres si rares que les déplacements se font en petit avion et en bateau à moteur.
 
La seule route pénétrant profondément dans le Pantanal est la Transpantaneira.
Une croisière peu banale
 
La veille de notre départ, Valérie la femme d'Ovaldo nous emmène découvrir notre bateau. Surprise-Surprise ... C'est une barge poussée par un rafiot. Il n'y a pas de cabine, tout le monde dort dans des hamacs. Il est équipé d'une cuisine et de deux wc/douches. Nous dormirons dans notre camping-car.
 
Le jour J notre rendez-vous est fixé à 12 h sur le port. Une heure après Valérie nous conduit sur un terrain vague où est installé un embarcadère de fortune en terre.
 
Notre barcasse arrive et accoste. Immédiatement l'équipage installe des poutres servant de rampes.
 
Elles sont bien hautes, donc ils réajustent avec d'autres petites poutres. Nous ne sommes pas rassurés !!!
 
La montée se fait en marche arrière et il nous faut deux essais pour monter à bord ... Pauvre camping-car, que d'aventures pour lui et d'émotions pour nous.
 
Nous retournons au port pour assister à l'embarquement de diverses marchandises que des entreprises livrent au fur et à mesure du temps qui passe. Puis vient le tour des passagers chargés comme des mules, ils sont environ une vingtaine.
 
Enfin le départ à 19 h 30 en pleine nuit.
 
Le premier jour se passe à un rythme doux : nous remontons le rio Paraguay en admirant une multitude d'oiseaux différents.
 
Nos repas sont compris et consistent en une assiette de riz et haricots rouges accompagnés d'un petit morceau de boeuf ou de poisson !!! pas de dessert ... Heureusement que nous avions fait des provisions avant de partir.
 
Vers 19 h le bateau ralentit et accoste sur la berge ... Panne de moteur. Il faut attendre le lendemain matin pour que l'équipe parte en canot à moteur pour rejoindre une ferme avec le wifi et demander de l'aide.
 
La pièce de rechange arrive de Corumba, puis la réparation se fait en 2 h ... Et nous voilà reparti à 16 h.
 
Nous naviguons deux jours, toujours accompagnés par des colonies d'oiseaux et de caïmans. Les journées passent vite.
 
Notre arrivée est prévue à 21 h en pleine nuit !!!
 
Une autre surprise nous attend : le débarcadère se fait sur une berge en forte pente et sablonneuse !!! Nous ne comprenons pas, Ovaldo nous avait dit que l'embarquement et le débarquement se ferait sur un quai droit.
 
C'est dans ces moments-là que la barrière de la langue se fait le plus ressentir. Nous essayons de leur expliquer que c'est impossible pour notre camping-car de débarquer ici. Mais il n'y a pas d'autre endroit.
 
L'équipage installe les poutres - rampes : Christophe devient blanc et Jean Pierre n'est pas optimiste.
 
Ce qui devait arriver est arrivé ... La descente se passe plus ou moins bien, mais la montée sur la berge sablonneuse devient un calvaire ... Le camping-car s'enlise à plusieurs reprises ... Armés de nos plaques de désensablages et de pelles nous essayons de dégager notre compagnon de route ... sans succès !!!
 
Pour pimenter la situation, nous sommes arrêtés sur un nid de fourmis ... Nous sommes couverts de ces petites bestioles !!!
 
Nous insistons auprès du capitaine pour qu'il demande de l'aide, mais il ne connaît personne.  Il est plus de 23 h. Finalement après quelques appels téléphoniques il part chercher de l'aide ... C'est un pick-up que vient à notre secours.
 
En deux minutes nous voilà sortis ... Fin de l'épisode à 23 h 50 !!!
 
Il fait nuit, nous sommes épuisés et nous décidons de dormir sur place.
Passage frontière / Corumba
 
Nous nous sommes arrêtés la veille à 100 km de la frontière afin d'y être en début de matinée.
 
Nous ne sommes pas les seuls. Comme d'habitude l'accès à la frontière est étroit et envahi par une colonne de camions ... Impossible de se garer ... Et embouteillage en prime !!!
 
La sortie de la Bolivie s'avère laborieuse, surtout pour le véhicule ...Trouver un place près des douanes ... Inspection du véhicule (uniquement la plaque d'immatriculation !!!) ... Retour au guichet ... !!! Une administration à la bolivienne ... Durée 1 h 30
 
Par contre l'entrée au Brésil est un vrai plaisir, 30 minutes.
 
Au poste d'entrée, une charmante policière nous accueille en anglais, nous explique les différentes démarches et nous guide à chaque étape. Il en est de même pour les visas où une employée agréable nous informe en anglais que nous ne pouvons prétendre qu'à 90 jours de visa malgré notre demande d'un visa de 180 jours. Pour le camping-car, ce dernier étant immatriculé en France, il est considéré comme voisin du Brésil qui partage une frontière avec la Guyane. De ce fait aucun document n'est nécessaire pour entrer au Brésil.
 
Nous voilà au Brésil à la recherche d'un spot pour deux nuits. Nous nous posons dans un camping-hôtel assez loin du centre mais c'est le plus près par rapport aux autres spots.
 
Pour rejoindre la route " Transpantaneira " deux solutions : prendre la route et faire 1 300 km ou bien prendre un ferry de Corumba jusqu'à Porto Jofre.
 
Nous avons choisi le ferry qui remonte le Rio Paraguay et le Rio Sao Laurenço à travers le Pantanal et nous avons réservé notre place pour le 21 juillet par l'intermédiaire d'Ovaldo.
 
Le départ est prévu dans deux jours : le temps de faire quelques provisions, retirer de l'argent, acheter une carte Sim non sans mal et déposer le linge dans une laverie ...tout cela loin du camping et dans une ville où uber ne fonctionne pas vraiment et où les taxis sont injoignables ... un vrai bonheur.
 
Le temps est au beau fixe : ciel bleu azur, plein soleil et 28° .... Petite ombre au tableau les moustiques nous envahissent de 17 h à 21 h ...
CARNET N° 161
MAVROS ODYSSEE